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23 juillet 2010 5 23 /07 /juillet /2010 10:41

   Il existe de nombreux syndicats qui, malgré leur faible représentativité, ont une influence sur l'économie et la politique conduite par les différents gouvernements grâce à leur capacité de mobilisation des masses - en fait généralement une infime minorité ! - et parfois de nuisance ! Jacques Julliard ("Le malheur français", Flammarion) en dénombre 7 pour encadrer 7% de syndiqués. Il les compare aux 7 nains ! En fait ils sont un peu plus nombreux : CGT (701.000 adhérents en 2005), CFDT (818.000), CFTC (132.000), FO (300.000 non retraités), CFE-CGC (140.000), UNSA (130.000), SUD (75.000), FSU (120.000), SNES, FEN, FNSEA, CNEA, etc., pour ne citer que les plus connus, même si seulement les cinq premiers sont reconnus officiellement comme représentatifs.
    L'ensemble des adhérents, non retraités, à ces syndicats représente, selon Jacques Marseille, précisément 1.597.390 personnes (en fait plus de 2.500.000 si on totalise l'ensemble des adhérents) soit environ 5,2% de la masse des travailleurs du privé (15.000.000 de salariés), 15,1% des fonctionnaires des trois fonctions publiques (d'État, hospitalière et territoriale), soit environ 800.000 sur 5.295.000, 15,6% des entreprises publiques et la Sécurité Sociale (1.180.000 employés), et seulement 6% de l'ensemble des travailleurs d'après l'OCDE et Jacques Marseille ! Ce sont donc bien des "nains" si on compare le nombre de leurs adhérents à celui des syndicats dans les autres pays européens : 28% en Allemagne, 31% au Royaume-Uni, 69% en Belgique, 82% en Suède et 88% au Danemark.
    Et ce sont ces minorités syndicales très peu représentatives - mais également certains "lobbies" tels les  intermittents du spectacle, les cheminots, les camionneurs, les aiguilleurs du ciel, les urgentistes et les motards, certains lycéens ou universitaires - qui accaparent la rue, les médias et le pouvoir et pourrissent la vie des Français ! On pouvait d'ailleurs lire dans l'Express, n° 2839 du 1er au 7 décembre 2005, un article de Denis Jeambar intitulé : "La tyrannie des minorités" ! - On pourrait d'ailleurs étendre cette remarque à l'influence de tous les intégrismes religieux, le plus souvent minoritaires dans leurs propres religions !
    Les syndicats, même s'ils représentent une minorité des travailleurs (donc 6% en France), jouent un rôle de plus en plus important dans les domaines économique et politique. Ils ont eu et ont peut-être encore leur utilité dans certaines revendications et dans la défense des travailleurs. Mais, malgré quelques avantages que leurs actions ont permis d'obtenir (matérialisés dans les lois sociales, les allocations familiales, l'assistanat, l'assurance sociale, l'assurance chômage, etc.), l'insécurité, les privations, les sacrifices, la misère, continuent d'être le lot des masses travailleuses. La condition prolétarienne, au lieu de disparaître avec les progrès des sciences et des techniques, s'étend continuellement à de nouvelles couches sociales. L'insuffisance des salaires qui courent après les prix en hausse (cf. l'article pouvoir d'achat), lesquels nécessitent sans cesse de nouvelles augmentations de salaires (processus du "cycle infernal"), entraîne des grèves de plus en plus graves, de plus en plus fréquentes, dans un nombre de plus en plus grand de secteurs, y compris ceux des employés de l’État. D'où un mécontentement général, la transposition du plan économique sur le plan politique, du malaise social. D'où aussi l'exaspération de la jalousie, de la haine, de la lutte des classes, et progrès continus des extrémismes. D'où enfin les conflits idéologiques se greffant sur cette situation, l'incidence de l'extension de la condition prolétarienne sur la religion, la moralité, la criminalité, la santé publique, physique et morale, et les manipulations qui en découlent.
    Tant que les syndicats se cantonnent dans le rôle de "défenseurs des intérêts des travailleurs" (entendons : l'existence précaire sur les frontières de la misère), tant qu'ils se contentent d'arracher au patronat et à l’État des avantages mineurs, ils ne sont pas dangereux pour le système économique orthodoxe ; ils ne font pas autre chose que discuter les conditions de l'esclavage dans lequel les masses continuent de vivre. Ils ne sont pas dangereux parce qu'ils acceptent ainsi implicitement la validité de la théorie orthodoxe selon laquelle l'organisation économique fonctionne et c'est là l'essentiel.
    A l'appel de certains syndicats, surtout SUD et FSU rassemblant essentiellement des trotskistes ou anarchistes qui, rappelons le, ne représentent qu'une infime minorité des travailleurs et des fonctionnaires, on voit se multiplier des grèves, surtout dans le secteur public, qui paralysent la très grande majorité de la population par leurs mouvements pour la défense d'intérêts généralement égoïstes et corporatistes ! Ces grévistes prétendent, par ces actions, défendre les services publics - qui ne sont pas réellement attaqués dans notre pays, même s'ils sont en partie privatisés -. Beau prétexte ! Leurs actions et nombreuses grèves peuvent dans certains cas se justifier. Toutefois, il faut reconnaître que ces grèves n'ont pour objet, en réalité, que la défense en priorité d'un statut qui préserve leurs avantages acquis, qui se justifiaient sans doute en des temps reculés mais qui n'ont plus aucune raison d'être de nos jours (exemple les cheminots des machine à vapeur qui devaient sans arrêt charger la chaudière avec du charbon alors que de nos jours les conducteurs de nos locomotives modernes sont confortablement installés et secondés dans leur tâche par de multiples systèmes automatiques !). Ils défendent donc des intérêts privés anciens ! L'intérêt général leur importe peu, il est constamment bafoué ! Puisque, en apparence du moins, ils acceptent le système économique actuel, qu'ils arrêtent donc de défendre des avantages sectoriels, corporatistes, de réclamer toujours plus, au détriment du bien national. Qu'ils n'oublient pas que la fonction publique doit être avant tout au service du public; que, dans l'économie orthodoxe actuelle, ce sont les contribuables qui payent leurs salaires et leurs retraites. Qu'ils n'abusent donc pas de leur pouvoir de nuisance et qu'ils arrêtent donc de prendre en otage, par les grèves à répétition qu'ils lancent, la population active pour des motifs qui n'ont le plus souvent strictement rien à voir avec la défense du service public, mais finalement celle de leurs statuts souvent très avantageux, et leur position aux élections syndicales comme représentants des travailleurs !

  Que tous ces syndicats se posent la vraie question : l'économie n'est-elle pas à totalement repenser ? Qu'ils réclament donc en priorité une réforme économique majeure, la seule qui permettra de résoudre tous les problèmes. auxquels le monde est confronté : chômage, misère, famine, logement, pollution, sous-développement,  etc. Mais qu'ils soient alors 20 à 30 millions à défiler et manifester pour cela ! Et qu'on ne nous dise pas que la solution est dans le collectivisme marxiste et la dictature du prolétariat, qui, comme toute dictature, ne tient pas compte de la liberté individuelle sous toutes ses formes. On a vu ce que cela a donné en ex URSS et ce que cela donne encore de nos jours à Cuba, en Corée du Nord et en Chine ! Mais les dirigeants de ces syndicats connaissent-ils seulement le système dit du "Crédit Social" ? Apparemment pas. Ou alors c'est qu'ils profitent du système actuel qui leurs assure leur position à la tête des syndicats !

   Nos dirigeants syndicalistes, tout comme nos politiciens se réclamant du socialisme, ont des positions bien curieuses qui nous amènent à nous poser les questions suivantes : sont-ils incultes ou pire ignares, ou sont-ils hypocrites ?

   Pourquoi incultes ou ignares ? Parce que d’une part il semble qu’ils ne savent plus compter, d’autre part qu’ils ignorent, ou feignent d’ignorer ce qui serait pire, le système économique connu sous le terme de "Crédit Social" ! N’est-ce pas un comble pour ceux qui prêchent pour l’amélioration du pouvoir d’achat, pour un salaire et une pension de retraite décents, pour l’égalité, pour plus de justice sociale, pour moins d’impôts et de taxes, pour la suppression de la misère, en un mot pour le socialisme selon leurs dires ! Ignorent-ils que ce système économique prône l’instauration d’un "prix compensé" avec la distribution d’un "bonus" rétablissant l’équilibre entre les prix et le pouvoir d’achat permettant ainsi à chacun de consommer selon ses besoins ce que l’activité humaine peut produire ; prône la distribution d’un "dividende social", ou "humain"comme préfère l’appeler Albert Jacquard, ceci à chacun de sa naissance à sa mort, car l’activité humaine bien qu’utilisant de moins en moins de travailleurs produit de plus en plus de richesses malheureusement mal réparties ? Savent-ils que ce système réclame le contrôle total du crédit, ce dernier sans intérêt, par l’Etat et non par le système financier et bancaire qui nous exploite à son seul profit, et qu’il exige une comptabilité équilibrée ? On trouve toujours des crédits pour faire la guerre ! Ne pourrait-on pas en trouver pour faire la guerre à la misère, supprimer la famine, développer l'accès à l'eau potable, développer les sources d'énergie non polluantes, etc. ?

   Pourquoi hypocrites ? Parce que si ils connaissent ce système et l’ont étudié sans dogmatisme ni parti pris ils ne le mentionnent jamais et ne militent pas pour une réforme économique qui l’appliquerait et permettrait de résoudre bien des problèmes actuels, en particulier celui de notre dette envers le système financier et bancaire ! Profiteraient-ils du système capitaliste qui leur assure leur place à la tête des syndicats, leur position de contestataire et de défenseurs du peuple mais aussi tous les avantages qui y sont associés ? La plupart n’appartiennent-ils pas d’ailleurs à cette "gauche caviar" ou à ces "bobos" ?

   On aimerait le savoir.

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