Qu’est un énarque ?
C’est un individu sorti de l'Ecole Nationale d'Administration (ENA), école fondée par l'ordonnance n° 45-2283 du 9 octobre 1945 par le Gouvernement provisoire de la République française, alors présidé par le Général de Gaulle, école pourvoyeuse des cadres des grands corps de l’État et parfois de grands groupes industriels, financiers et bancaires et cela depuis soixante ans ! Depuis lors les énarques ont ainsi eu le temps de s’étendre partout et surtout de faire tous les dégâts que l’on constate tant dans les domaines politiques, financiers et bancaires, qu’industriels et commerciaux!
Selon Wikipédia “Cette décision, qui devait profondément bouleverser la structure même de l'administration publique française, avait été préparée par la Mission provisoire de réforme de l'administration, placée auprès du chef du gouvernement et dirigée par Maurice Thorez, vice-président du Conseil et secrétaire général du Parti communiste français. Après la démission du Général de Gaulle de la présidence du Conseil le 20 janvier 1946, c'est Maurice Thorez qui va réussir à mener à bien la réforme administrative et l'élaboration du statut de la fonction publique, en se préoccupant d'assurer d'abord la naissance de l'École nationale d'administration créée avant son entrée au Conseil. Michel Debré, maître des requêtes au Conseil d'État et commissaire de la République à Angers, animait cette mission de création de l'école. Il a assuré provisoirement les fonctions de directeur de l'école.”
Souvent imbu de sa supériorité, - ne lui a-t-on pas dit qu'il faisait partie de "l'élite" - , l'énarque, surtout si avant son intégration à l'ENA il sort en plus d'une "grande école", croit tout connaître, être supérieurement intelligent. Il n'écoute pas les avis des gens d'expérience qui les côtoient, souvent pleins de bon sens même s'ils sont moins bardés de diplômes ronflants ! Il sort d'un moule, il est endoctriné, "formaté" et ne remet pas en question l'enseignement qu'il a reçu convaincu qu'il reflète la vérité ! Il a de plus souvent une attitude suffisante ! Il est “emmailloté de morgue” comme l’écrit Jean Montaldo ("Lettre ouverte aux bandits de la finance", Albin Michel).
Leur "administration" de la Nation est déplorable ! On peut constater les dégâts occasionnés en France par cette oligarchie, ce "clan" pour ne pas dire cette "mafia" d'un autre genre, cette espèce de "pieuvre" qui depuis des décennies étend ses tentacules partout, qui contrôle tous les rouages de la finance, de la banque, de l'industrie, des médias, de l'administration et de la politique, souvent à leurs seul profit ! Comme l’écrit Jean Montaldo (ibid.) “Mélange des genres détonnant, comme on le subit en France... avec des générations d’énarques hautement décorés pour avoir dévasté on ne sait plus combien d’entreprises publiques ou privées, de banques et divers ministères” en particulier celui de l’éducation nationale et de l'économie ! Les membres de cette école s'entendent comme larrons en foire, pratiquent le copinage, même si ils se disent de "gauche", - et même parfois d'"extrême gauche" !,- de "droite" ou du "centre", même s'ils se traitent à certaines occasions de tous les noms d'oiseaux ! Ségolène Royal n’a-t-elle pas récemment déjeuné avec Dominique de Villepin ! On apprend qu’ils auraient même flirté durant leur scolarité à l’ENA ! Que n’ont-ils pas dit au cours de ce déjeuner sur Nicolas Sarkozy, leur ennemi commun !
Citons les plus connus parmi les anciens : Valéry Giscard d'Estaing (promotion 1951), Edouard Balladur, Jérôme Monod (1957), Michel Rocard, Jacques de Larosière de Champfeu (1958), Jacques Chirac, André Tarallo, Bernard Stasi, Jean-Yves Haberer (1959), Michel Camdessus (1960), Pierre Joxe (1962), Lionel Jospin, Jean-Pierre Chevènement, Ernest-Antoine Seillière, Jacques Toubon (1965), Hervé de Charrette (1966), Michel Pébereau, Catherine Tasca (1967), Jacques Attali, Marc Ladreit de Lacharrière, Louis Schweitzer, Philippe Séguin (1970), Jean-Louis Bianco, Jean-Paul Huchon, Claude Guéant, Alain Richard, Jean-Claude Trichet (1971), Louis Gallois, Jean-Louis Gergorin, Alain Juppé, Dominique Perben, Jean-Cyril Spinetta (1972), Laurent Fabius, Daniel Bouton, Philippe Jaffré, François Léotard, Gérard Longuet (1973), Elisabeth Guigou, Hubert Védrine, Anne Marie Idrac (1974), Martine Aubry, Pascal Lamy, Alain Minc sorti major de la promotion Léon Blum! (1975), Yves-Thibault de Silguy (1976), Jean-Marc Sauvé (1977), Philippe de Villiers, Gérard Mestrallet (1978), Jean-Louis Bourlange, Charles de Courson (1979).
Mais mentionnons plus particulièrement certains membres de la très en vue promotion Voltaire (1980) : Raymond-Max Aubert, Frédérique Bredin, François Hollande, Ségolène Royal, Dominique de Villepin, Renaud Donnedieu de Vabres, Michel Sapin, Jean-Pierre Jouyet, Pierre Mongin, Henri de Castries…Certains de ses membres ne font-ils pas finalement injures à ce grand philosophe qui prônait la tolérance et plaçait l'homme au centre de ses préoccupations ?
Enfin, citons aussi François Goulard (1981), Jean-Marie Messier, Pierre Mariani, Thierry Gaudin, Michel Sapin (1982), Pierre Moscovici, Guillaume Pepy, Jérôme Contamine (1984), Jean-François Cirelli, Bernard Fitoussi (1985), Hervé Gaymard (1986), Nicolas Bazire, Stéphane Richard (1987), Nicolas Baverez (1988), Jean-François Copé, Nicolas Dupont-Aignan, Renaud Dutreil (1989), Martin Hirsch, François Pérol (1990), Valérie Pécresse (1992), David Martinon, Bruno Le Maire (1998), Laurent Wauquiez (2001), tous très en vue actuellement ! Tous ces énarques occupent ou ont occupé, des postes très importants, financiers, bancaires, industriels, administratifs, préfectoraux et politiques pour la majorité d'entre eux.
Comme c’était le but avoué au départ, la plupart d’entre eux sont entrés dans l’administration. Il serait plus exact de dire qu’ils ont totalement noyauté l'administration et la fonction publique les rendant pléthorique, tatillonne, arrogante, faite de petits chefs imbus de leur pouvoir. Par ailleurs, ils n'ont en rien fait progresser l'économie de la France, convaincus sans doute de la validité des dogmes de l’économie actuelle qu’on leurs a enseigné ! Certains d’entre eux sont de plus impliqués dans des scandales industriels et financiers tels ceux d’EADS, de Vivendi Universal, du Crédit Lyonnais, de la Société Générale, de Natixis et CIFG, de Dexia, et même politiques (affaire Clearstream avec Jean-Louis Gergorin et Dominique de Villepin amis de trente ans), etc.
Sur un plan plus général, les "trente calamiteuses" (bientôt quarante) n'ont-elles pas débuté avec Giscard ? La dette a commencé lorsqu'il était ministre des finances. C'est suite à la loi Pompidou-Giscard du 3 janvier 1973. que les banques privées et elles seules détiennent le monopole du crédit qui représente plus de 95% de l’argent en circulation. Ce sont elles qui créent l’argent. En Union Européenne c’est suite à l’article 104 du traité de Maastricht. D'où vette dette vis à vis des financiers et banquiers qui créent le crédit du néant !
Ces énarques ont-ils seulement entendu parler du système économique connu sous le terme de "Social Credit" imaginé par Clifford Hugh Douglas en 1924 ? On peut en douter, leurs professeurs faisant partie du système économique orthodoxe, donc "conforme aux dogmes" suivant l'étymologie du mot, en vigueur depuis plusieurs millénaires, et donc convaincus du bien fondé de ces dogmes économiques. Ces professeurs ont dû leurs enseigner, comme d’ailleurs à Paris-Dauphine, à Polytéchnique ou aux Mines, comment créer des "CDO", même des "CDO-squared" ("Collaterized Debt Obligation" ce qui peut se traduire par "obligations structurées adossées à des emprunts" !), des "CDS" ("Credit Default Swap”), inventés par Blythe Masters et Bill Demchack et industrialisés par JP Morgan Chase, etc. On a dû leurs enseigner également comment pratiquer des "titrisations" !
Est-ce vraiment un enseignement économique ? Non c’est un enseignement de spéculations qu'appliquent les financiers et banquiers !
Tous ces énarques devraient savoir qu’étymologiquement économie vient du grec "oikonomia" qui veut dire "administration de la maison". L’économie signifie donc bien "l'administration et le gouvernement de la maison" qui, dans les sociétés primitives, constituait l'agglomération habitée par les membres d'une même famille. Et c’est donc bien du bon fonctionnement de l’économie dont ces énarques devaient s’occuper ! Quand on voit le triste résultat on peut se dire qu’ils n’ont rien compris à l’économie, qu’ils ont tout faux !
Comme déjà dit - mais il est bon de le rappeler pour que cela entre bien dans l’esprit du lecteur - , ne peut-on pas considérer une Nation, et même tous les pays du monde entier, comme constituant une "hyper maison", la Terre, et donc les humains qui y vivent comme les membres d'une "hyper famille", l'humanité ? Et l’activité de cette humanité dans de multiples domaines comme étant celle d’une "hyper entreprise" produisant en abondance de plus en plus de richesses qu’il suffit de mieux répartir ? Chacun des membres de l’humanité n’est-il pas finalement un "actionnaire" de cette "hyper entreprise" et ne mérite-t-il donc pas un "dividende" ? L’objectif de l’économie n’est-il pas aussi de prévoir à plus ou moins long terme et de prendre les décisions qui s’imposent pour résoudre les problèmes de la population? Cet objectif semble très loin des préoccupations de ces énarques!
L'économie orthodoxe traverse une crise patente. On entend dire par des "experts" qu'il faut "sauver l'économie" ! Et pour cela on demande aux gens de faire des sacrifices, d'attendre pour réaliser des projets urgents, en d'autres termes de "se serrer la ceinture", de "crever de faim, du manque d’eau et de froid" parce qu'on n'a pas l'argent pour mener à bien les travaux dont cependant la communauté a le plus grand besoin ! Or toute l'économie repose sur des "échanges", sur des "transferts" de ressources ou richesses "potentielles" en richesses "dynamiques", “cinétiques", "utiles", absolument nécessaires à l'humanité ! Et l'argent n'est qu'un moyen d'échange et non une fin en soi ! Il doit aussi représenter l'ensemble de la valeur - qui rappelons-le n'est qu'un nombre résultant de la mesure du bien à évaluer à l'aide d'un étalon, la monnaie, cet étalon, comme en toute science, devant être fixe et immuable ! - des richesses tant actuelles qu’ anciennes héritées de l'activité des générations antérieures !
Nos énarques qui se disent socialistes n'ont donc pas compris que c'est sans doute en instaurant le "Crédit Social", - ou mieux le "Crédit humanitaire" car le mot "social" a été galvaudé, vidé de son noble sens, par le socialo-communisme, - que l'on pourra mettre fin à la misère dans le monde en distribuant à tous un "dividende social", ou "dividende humain" comme préfère l'appeler Albert Jacquard (communication personnelle). - N’est-ce pas un comble pour qui se dit socialiste d’ignorer ce système, de ne jamais en faire mention ? - Comme suggéré précédemment, ce dividende proviendrait de l'activité de l'ensemble de l'humanité qui produit de plus en plus de richesses tout en utilisant de moins en moins de travailleurs, richesses qui malheureusement ne sont réservés qu'à une infime minorité de profiteurs du système économique actuel. Si l'on produit c'est bien pour consommer et non pour faire du profit réservé de plus à une infime minorité ! Toute production non consommée, parce que la grande majorité de la population n’a pas les moyens d’acheter les produits offerts à la consommation, constitue en fait un gaspillage inacceptable surtout quand en plus environ deux milliard d’individus vivent dans la misère la plus totale !
Chaque individu sur cette Terre, quel que soit son âge, ne contribue-t-il pas par sa consommation à l'activité économique et donc à la production ? Il a donc droit à des ressources minimales lui permettant de vivre décemment en consommant ! Mais ce n'est pas là semble-t-il la préoccupation majeure de nos énarques et technocrates ! Certains de leurs messages et comportements peuvent même être qualifiés comme relevant d'une hypocrisie totale, d'un dogmatisme, d'une idéologie dépassée, d'une malhonnêteté intellectuelle quand elle n’est pas une escroquerie, et même, dans certains cas, d'incompétence flagrante ! Et pourtant tous sont persuadés d'être très intelligents et d'œuvrer ou d'avoir œuvré pour le bien de notre pays. Quand on voit le résultat il est permis d'en douter ! Aussi peut-on se demander avec Jean Montaldo “Mais à quoi servez-vous donc, messieurs les énarques ou autocrates enfarinés, arrogants PDG de ces mastodontes...qui justifiez vos émoluments de maharadjas, vos stock-options et golden parachutes, par d’incommensurables compétences ...à ne rien voir, ni prévoir ?” ("Lettre ouverte aux bandits de la finance", p. 101).
Ne peut-on pas être révolté par cette mainmise de cette classe dirigeante sur la conduite de l’État français et de l'économie, mainmise voulue par l’État en créant cette école ? Autre genre de "dictature" ! En attendant, on se fait littéralement "énarquer" ! Et on risque d'élire un énarque à la présidence de la république française ! Que Dieu, s'il existe, nous en préserve ! Il renforcerait cette clique avec Martine Delors, ex Aubry, Fabius, Sapin, Moscovici, Guigou, etc.