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22 novembre 2014 6 22 /11 /novembre /2014 10:45

Le Petit Robert donne deux acceptions du terme bonus

1 - c'est une "réduction sur le montant d'une prime d'assurance automobile, accordé au conducteur qui n'a pas eu d'accident." Ce terme est alors opposé à malus

2 - c'est "une gratification accordée par un employeur sur le salaire d'un employé."

Cette dernière acception fait actuellement l’objet de nombreux débats et critiques compte tenu du fait que ce sont surtout les grands patrons qui en profitent en s’auto allouant des sommes faramineuses en plus de leurs émoluments déjà très élevés. Certains traders en reçoivent également en remerciement des profits dont bénéficient leurs employeurs grâce aux spéculations qu’ils pratiquent à la Bourse en s’appuyant sur des statistiques et probabilités. Les autres employés n’en voient pas souvent la couleur ou celle-ci est très pâle ! Si on y réfléchit un peu c’est finalement le consommateur qui paye ces bonus au travers de ses achats.

Mais compte tenu du fait que l’activité humaine crée de plus en plus de richesses, ne peut-on pas concevoir un système permettant une meilleure distribution de ces richesses ? Ne peut-on pas généraliser ce concept de bonus ? C’est ce que propose le système économique connu sous le terme de "Crédit Social", exposé par Clifford Hughes Douglas dès 1924, par Walter G. Serra dès 1933 et par Louis Even dès 1936. En voici détaillé le concept.

La seule notion logique de l'équilibre économique se fonde en fait sur le principe réaliste le plus simple: “l'on produit pour consommer ce que l'on produit”. Une production qui n'aurait pas pour objet la consommation sous une forme ou sous une autre, serait totalement dépourvue de sens. Eh pourtant de nos jours certains pensent que le but de la production est avant tout le profit. Mais, si on veut bien réfléchir un peu, celui-ci ne peut exister que si les objets créés sont bien achetés pour être consommés.

La traduction en langage économique de ce principe s'énonce :

l'équilibre du système économique est réalisé lorsqu'à tout moment donné et arbitrairement choisi, ses deux parties sont elles-mêmes en équilibre, c'est-à-dire lorsque la production, qui n'a d'autre objet que la consommation, par un moyen artificiel qui est l'argent sous toutes ses formes, est mise entièrement à la disposition de la consommation d'une manière telle qu'elle soit entièrement consommée et qu'ainsi, à tout moment, le rapport de la consommation à la production soit égal à 1, ou le plus proche possible de l'unité !

L'expression simple, à la fois arithmétique et comptable de l'équilibre des valeurs placées sur la consommation et la production (valeurs exprimées en terme de l'étalon), est donc:

 

Consommation / Production = 1  ou    C/P = 1

 

C et P étant les valeurs, rapportées à l'étalon, respectivement de la Consommation y compris les Exportations, et de la Production y compris les Importations, pour une période comptable déterminée.

En d'autres termes, et en n'oubliant pas qu'une nation est une association humaine produisant pour que chaque citoyen puisse consommer selon ses besoins ce que la nation produit, l'équilibre du système économique est réalisé lorsque chaque consommateur a à sa disposition le moyen (essentiellement financier) d'acheter et de consommer effectivement la production qui est l'œuvre de l'activité productrice nationale.

Enfin, du point de vue national, la consommation doit inclure toutes les Exportations qui, à proprement parler, sont des richesses qui quittent le pays, qui disparaissent comme si elles étaient consommées ; et de même la production doit inclure toutes les Importations qui constituent bien une augmentation des richesses du pays, auxquelles la population peut faire appel, c'est-à-dire qu'elle est appelée à consommer.

Par conséquent si nous discriminons entre les biens et les services produits par la nation à l'intérieur des frontières et qui y sont consommés ou qui en sortent, et ceux qui, produits à l'étranger, sont importés pour être évidemment consommés, nous devons avoir à tout moment donné:

 

Consommation + Exportations

      ______________________________________  =  1

Production + Importations

 

ou

 

(C + E) / (P + I) = 1

 

Le prix compensé et son index 

Toutes les tentatives faites jusqu'ici, dans le cadre de la théorie financière actuelle, capitaliste et orthodoxe pour résoudre le problème du déséquilibre entre les prix et les revenus, ont échoué. Ce problème est insoluble en économie capitaliste. Il se pose depuis des temps immémoriaux; mais il a acquis, avec le développement du machinisme, de la robotisation et plus particulièrement depuis quelques années des logiciels, une acuité tragique. Sans cesse des grèves éclatent partout dans le monde, dont le but est d'obtenir des augmentations de salaires. Sans cesse le problème renaît. C'est l'incapacité fondamentale, congénitale du capitalisme à trouver dans l'application de sa théorie orthodoxe, une solution convenable au problème, qui dresse contre lui les masses travailleuses, accumule les colères et les haines d'un prolétariat qui s'étend. Le succès du Communisme fut essentiellement lié à cette carence totale du Capitalisme. Il faut sortir de cette impasse et l'on ne peut en sortir que par la mise en train d'une réforme totale de l'économie permettant une juste distribution des richesses créées.

Dans le domaine de la répartition, la nature du problème est, soit d'ajuster les prix à la bourse de chacun sans causer de préjudice au producteur; soit d'ajuster la bourse de tous aux prix, pour que chacun – et plus particulièrement les plus déshérités – puisse recevoir sa part équitable de tous les avantages de l'association humaine. Cet ajustement par la méthode que nous allons exposer, est la seule façon de stabiliser automatiquement le pouvoir d'achat des salaires, le pouvoir d'achat de l'argent.

1°)  L'Index du Prix Compensé

Partant de ces deux principes :

     a) que le taux auquel l'argent – les moyens de paiement – se distribue (en salaires, bénéfices commerciaux, industriels, agricoles, revenus de toute nature), au cours d'une période donnée de production et selon l'application courante du système de création des prix, n'est pas le même que le taux auquel naissent les prix au cours de la même période,

      b) que le but de la production étant la consommation, l'équilibre de l'économie nationale ne peut être réalisé que si le rapport

 

(C + E) / (P + I) = 1

                                           

      est rigoureusement observé,

et constatant par ailleurs, que pratiquement la consommation est toujours plus petite que la production – (physiquement, en effet, C ne peut qu'être au plus égal à P) – l'on doit convenir, en toute logique, que vouloir réaliser “l'équilibre des salaires et des prix” sans procurer aux salariés un supplément de moyens de paiement qui ne soit pas imputé dans les prix, c'est proprement vouloir la quadrature du cercle. En conséquence, l'on doit de toute évidence admettre la proposition suivante : les biens et les services devront être vendus au consommateur à une fraction seulement de leur coût financier de production.

La démonstration de cette proposition n'est pas difficile à comprendre.

Si nous fixons à P.x cette fraction du coût financier de production, il est évident que P.x est, en fait, égal à C (évaluation de la consommation C au cours de la période donnée, exprimée en termes de l'unité monétaire). En effet, puisque l'ensemble des consommateurs n'a pu dépenser et n'a en fait dépensé que C pour consommer ce que ces consommateurs, qui sont aussi producteurs, ont produit et qui vaut P, tous les articles de la production auraient dû être vendus à des prix dont chacun n'est qu'une fraction du prix de vente.

La production aurait donc dû être vendue à un taux x tel que P.x = C, c'est-à-dire que chaque prix de vente aurait dû être affecté d'un coefficient de réduction x = C/P. Nous appellerons donc cette dernière expression x = C/P, l'Index du Prix Compensé, ou si l'on veut, du "Prix Juste", c'est-à-dire du prix auquel la production aurait dû être vendue pour pouvoir être consommée.

Et nous appellerons Prix Compensé (ou "prix juste"), le prix auquel la production devrait être vendue au consommateur pour que cette production, dont le but est évidemment d'être consommée, le soit réellement, et que l'équation d'équilibre de l'économie nationale soit satisfaite.

Ce "prix compensé", pour une période donnée, est donc égal au prix plein multiplié par l'index x = C/P pour la période considérée.

Il existe une autre manière de présenter la question.

Si nous fixons à P.x le prix de ce qui a coûté P à produire, cela équivaut à donner aux consommateurs un pouvoir d'achat supplémentaire égal à (P - P.x). Mais l'accroissement net de la richesse totale de la collectivité durant la période considérée a été de (P - C), c'est-à-dire l'excédent de la production sur la consommation.

Si donc notre comptabilité nationale doit refléter exactement, correctement, la situation économique – comme cela doit être – le pouvoir d'achat additionnel (P - P.x) doit être égal à (P - C), qui représente la valeur de la quantité de biens qui n'ont pas été consommés, mais qui auraient dû – et devront – l'être, puisque le seul objet de la production est la consommation.

En conséquence nous aurons :

                                        

(P - P.x) = (P - C)

d'où :

P.x = C ou x = C/P

 

Il est indispensable que si C (exprimé en termes de l'unité monétaire) représente pour une période donnée, la proportion de la production P qui a été consommée, le consommateur n'a pu utiliser plus d'argent à acheter P qu'il n'est exprimé par C. C'est le datum objectif. Il s'en suit que la production P, pour être totalement consommée, aurait dû être vendue au total C. Les consommateurs ont donc payé C, ce qu'ils auraient dû ne payer que C.(C/P). En conséquence, le public consommateur devra recevoir un escompte, ristourne ou bonus sur tous ses achats d'une période donnée, et ce bonus sera la différence entre le total des prix pleins qu'il aura payés et le prix compensé (ou "prix juste") qu'il aurait dû payer pour les biens et services qu'il aura acquis pour sa consommation durant la période considérée.

      2°) Escompte ou Ristourne sur achats - Bonus de consommation - Crédit de consommation

En conséquence, le public consommateur devra recevoir un escompte, ristourne ou bonus sur tous ses achats d'une période donnée, et ce bonus sera la différence entre le total des prix pleins qu'il aura payés et le prix compensé (ou "prix juste") qu'il aurait dû payer pour les biens et services qu'il aura acquis pour sa consommation durant la période considérée.

L'escompte, ristourne ou bonus du consommateur est donc égal au total de ses achats au cours d'une période comptable donnée, multiplié par le facteur (1 - x) trouvé pour la période considérée. (Cf. l’article pouvoir d’achat, prix et dividende).

Pour l'ensemble de la nation, la consommation dont la valeur, exprimée dans l’unité monétaire, pendant la période considérée a été de C, le total du bonus à recevoir est donc :

 

C. (1 - x) = C. (1 - C/P) = C. [(P - C) / P]

 

Il n'y a aucune difficulté technique à faire bénéficier le consommateur de l'escompte ou bonus auquel il a droit.

Deux procédés se présentent tout naturellement :

a) au moment même de l'achat

      ou

b) après celui-ci, à la clôture de la période comptable ou plutôt tout au début de la période comptable suivante.

Ce qui veut dire:

      1- ou bien le commerçant détaillant (distributeur des biens à la consommation et dernier chaînon qui constitue la coupure entre production-distribution d'une part, et la consommation d'autre part), vendra ses marchandises à un prix égal au coût financier auquel elles lui reviennent (y compris son bénéfice), multiplié par l'Index du prix compensé, et recevra, en dédommagement, sur production de ses pièces justificatives de vente (et remboursement de ses crédits) un chèque (ou un crédit) émis par l' État, pour la différence entre le prix total financier (plus son bénéfice) de ses ventes et le prix total auquel il a vendu ses marchandises (prix compensé);

      2- ou bien le commerçant détaillant remettra à chacun de ses clients et à l'occasion de chaque achat, un ticket indiquant l'importance de l'achat. Le consommateur produira tous ses tickets justificatifs soit à sa banque, soit à tel organisme ou bureau d'État convenable créé à cet effet, et sera crédité ou recevra une somme ou un chèque d'un montant égal à l'escompte ou bonus auquel il a droit, c'est-à-dire :

 

(Total des tickets) multiplié par le facteur (1 - Index du Prix Compensé)

      ou

(tickets) . (1 - C/P) = (tickets) . (1 - x)

 

Les deux méthodes ci-dessus peuvent être combinées. Nous préférons la première. Ce sont en tout cas deux méthodes simples qui permettent d'ajuster les prix à la bourse des individus, ou réciproquement celle-ci aux prix.

L'ensemble des sommes nécessaires à cet ajustement constitue les Crédits de consommation non remboursables qui permettent de payer les prix de la production et de pouvoir ainsi la consommer.

Tout en laissant aux prix toute liberté de fluctuer, c'est le seul moyen de les contrôler d'une manière vraiment efficace, d'une manière qui ne lèse absolument personne et ne constitue pas, comme c'est le cas aujourd'hui, une ingérence autoritaire injuste et injustifiée de l'État dans l'activité industrielle et commerciale, une brimade de mauvais goût parfaitement inopérante d'ailleurs, et qui ne résout pas le problème.

Qu’il y ait un, deux, ou une multitude d’intermédiaires entre le producteur et le détaillant n’a plus de cette façon aucune importance; les consommateurs sont mis à même de payer les prix qui leur sont demandés; ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas souhaitable de réduire autant que possible le nombre des intermédiaires, surtout si ce sont des aigrefins comme on le constate quelquefois.

Enfin, soulignons encore que le supplément de pouvoir d’achat dont bénéficie, par l’une ou par l’autre méthode, le consommateur, lui est attribué à un tout autre titre que le salaire, et indépendamment de celui-ci.

 

 

 

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