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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 11:23
Je vous invite à consulter le conte "l'ïle des naufragés" de Louis Even et ses articles sur le Crédit Social  dont voici ci-dessous un extrait.

    L’argent conforme au réel
    L’argent de Martin, dans l’Ile des Naufragés, n’aurait eu aucune valeur s’il n’y avait eu aucun produit dans l’Ile. Même si son baril avait été réellement plein d’or, qu’est-ce que cet or aurait pu acheter dans une île sans produit ? Or, ou papier-monnaie, ou n’importe quels montants de chiffres dans le livre de Martin n’auraient pu nourrir personne, s’il n’y avait pas eu des produits alimentaires. Ainsi pour les vêtements. Ainsi pour tout le reste.
    Mais il y avait des produits dans : l’Ile. Ces produits provenaient des ressources naturelles de l’île et du travail de la petite communauté. Cette richesse réelle, qui seule donnait de la valeur à l’argent, était la propriété des habitants de l’ile, et non pas la propriété exclusive du banquier Martin.
    Martin les endettait pour ce qui leur appartenait. Ils l’ont compris quand ils ont connu le Crédit Social. Ils ont compris que tout argent, tout crédit financier, est basé sur le crédit de la société elle-même, et non pas sur l’opération du banquier. Que l’argent devait donc être leur propriété au moment où il commençait ; donc, leur être remis, divisé entre eux, quitte à passer ensuite des uns aux autres selon le va-et-vient de la production des uns et des autres.
    La question de l’argent devenait dès lors pour eux ce qu’elle est essentiellement : une question de comptabilité. La première chose qu’on exige d’une comptabilité, c’est d’être exacte, conforme aux choses qu’elle exprime.
    L’argent doit être conforme à la production ou à la destruction de richesse. Suivre le mouvement de la richesse : production abondante, argent abondant ; production facile, argent facile ; production automatique, argent automatique ; gratuités dans la production, gratuités dans l’argent.
    L’argent pour la production
    L’argent doit être au service des producteurs, à mesure qu’ils en ont besoin pour mobiliser les moyens de production.
    C’est possible, puisque cela s’est fait, du jour au lendemain, dès que la guerre fut déclarée en 1939.
    L’argent, qui manquait partout depuis dix années, est venu soudain ; et pendant les six années de guerre, il n’y a plus eu aucun problème d’argent pour financer toute la production possible et requise.
    L’argent peut donc être, et doit être, au service de la production publique et de la production privée, avec la même fidélité qu’il fut au service de la production de guerre. Tout ce qui est physiquement possible pour répondre aux besoins légitimes de la population doit être rendu financièrement possible.
    Ce serait la fin des cauchemars des corps publics. Et ce serait la fin du chômage et de ses privations, tant qu’il reste des choses à faire pour répondre aux besoins, publics ou privés, de la population. Tous capitalistes
    Dividendes à chacun
    Le Crédit Social préconise la distribution d’un dividende périodique à tous. Disons une somme d’argent versée chaque mois à chaque personne, indépendamment de son emploi - tout comme le dividende versé au cappitaliste, même quand il ne travaille pas personnellement.
    On reconnaît que le capitaliste à piastres, celui qui place de l’argent dans une entreprise, a droit a un revenu sur son capital, revenu qui s’appelle dividende. Ce sont d’autres individus qui mettent son capital en oeuvre, et ces autres-là sont récompensés pour cela, en salaires. Mais le capitaliste tire un revenu de la seule présence de son capital dans l’entreprise. S’il y travaille personnellement, il tire alors deux revenus : un salaire pour son travail et un dividende pour son capital.
    Eh bien, le Crédit Social considère que tous les membres de la société sont capitalistes. Tous possèdent en commun un capital réel qui concourt beaucoup plus à la production moderne que le capital-piastres ou que le travail individuel des employés.
    Quel est ce capital communautaire ? I1 y a d’abord les ressources naturelles du pays, qui n’ont été produites par personne, qui sont une gratuité de Dieu [de la Nature] à ceux qui habitent ce pays. Puis, il y a la somme des connaissances, des inventions, des découvertes, des perfectionnements dans les techniques de production, de tout ce progrès, acquis, accumulé, grossi et transmis d’une génération à l’autre. C’est un héritage commun, gagné par les générations passées, que notre génération utilise et grossit encore pour le passer à la suivante. Ce n’est la propriété exclusive de personne, mais un bien communautaire par excellence.
    Et c’est bien là le plus gros facteur de la production moderne. Supprimez seulement la force motrice de la vapeur, de l’électricité, du pétrole - inventions des trois derniers siècles - et dites ce que serait la production totale, même avec beaucoup plus de travail et de bien plus longues heures par tous les effectifs ouvriers du pays.
    Sans doute, il faut encore des producteurs pour mettre ce capital en rendement, et ils en sont récompensés par leurs salaires. Mais le capital lui-même doit valoir des dividendes à ses propriétaires, donc à tous les citoyens, tous également cohéritiers des générations passées.
    Puisque ce capital communautaire est le plus gros facteur de production moderne, le dividende devrait être capable de procurer à chacun au moins de quoi pourvoir aux besoins essentiels de l’existence. Puis, à mesure que la mécanisation, la motorisation, l’automation, prennent une place de plus en plus grande dans la production, avec de moins en moins de labeur humain, la part distribuée par le dividende devrait devenir de plus en plus grosse.
    Voilà une tout autre manière de concevoir la distribution de la richesse que la manière d’aujourd’hui. Au lieu de laisser des personnes et des familles dans la misère noire, ou de taxer ceux qui gagnent pour venir au secours de ceux qui ne sont plus nécessités dans la production, on verrait tout le monde assuré d’un revenu basique par le dividende.
    Meilleure répartition à la source.
    Ce serait en même temps un moyen, bien approprié aux grandes possibilités productives modernes, de réaliser dans la pratique le droit de tout être humain à l’usage des biens matériels. Droit que chaque personne tire du seul fait de son existence. Droit fondamental et imprescriptible, que Pie XII rappelait dans son historique radio-message du ler juin 1941 : "Les biens créés par Dieu l’ont été pour tous les hommes et doivent être a la disposition de tous, selon les principes de la justice et de la charité. Tout homme, en tant qu’être doué de raison, tient en fait de la nature le droit fondamental d’user des biens matériels de la terre... Un tel droit individuel ne saurait être supprimé en aucune manière, pas même par l’exercice d’autres droits certains et reconnus sur des biens matériels."
    Un dividende à tous et à chacun : voilà bien la formule économique et sociale la plus radieuse qui ait jamais été proposée à un monde dont le problème n’est plus de produire, mais de distribuer les produits. Pas par un parti politique Nombreux, en plusieurs pays, ceux qui voient dans le Crédit Social de Douglas ce qui a été proposé de plus parfait pour servir l’économie moderne d’abondance, et pour mettre les produits au service de tous. I1 reste à faire prévaloir cette conception de l’économie, pour qu’elle devienne une réalisation dans la pratique.
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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 16:24

Principes d’Economie Politique Scientifique et de Progrès Social

  W.G. SERRA, 1933

 

L'objet des Propositions de CREDIT SOCIAL est de procurer à la masse de la Nation ou de la Communauté la RICHESSE FINANCIERE qui représente sa RICHESSE REELLE.

Pour y arriver, deux conditions sont essentielles :

1 - Le Contrôle du Crédit National ;

2 - Le Contrôle scientifique des Prix.

                                                      ___________________________________

  

       Sommaire

  ______________

 

  A –  RICHESSE

 

                              Richesse réelle                                                       Richesse financière

         Marchandises, biens et potentiel productif,                L’argent qui peut être échangé contre des

        en d’autres termes : Capacité de Production.                    marchandises et des services.

                                                                         ____________

 

 B. – PAUVRETE

 

                             Pauvreté réelle                                                         Pauvreté monétaire

       Absence de Potentiel Productif .                                  Manque de pouvoir d’achat c’est-à-dire d’argent.

                                                                         _____________

                              

 C. – DEMANDE

 

                            Demande réelle                                                      Demande effective

       Besoin ou désir présents pour les                                 Désir de se procurer des marchandises,

        marchandises, biens ou services.                                 biens ou services, fondé sur l’argent

                                                                                                              disponible pour se les procurer.

                                                                        ______________

 

    D. – CREDIT

 

                              Crédit réel                                                                     Crédit financier

  Présomption que la communauté est capable                   Supputation des limites entre lesquelles

de produire et de fournir toutes les marchandises,             la communauté est susceptible de payer,

biens et services nécessaires à la satisfaction                     de fournir la contre-valeur-argent de

totale de ses besoins présents ; cette présomption              marchandises et des services estimés en

est fondée sur l’estimation de la capacité de                        argent.

production de la communauté.

_________________

 

Un réajustement du système du Crédit est nécessaire d'une manière urgente. Il doit avoir pour objet tout d'abord, une réduction des prix, et l'augmentation de la consommation dans la masse de la communauté. L'augmentation de la consommation nationale remettrait, de toute évidence, en marche les rouages de la production nationale, et abolirait les terribles maux sociaux de la misère et du chômage.

__________________

 

  COMMENTAIRES

 

A

La Richesse réelle, c'est‑à‑dire tous les produits existants de l'industrie et le potentiel productif, devrait être la base unique de la Richesse financière et du système monétaire, et non pas l’OR, monopole bancaire.

 

 

B

Une communauté qui a un volume sain de besoins justifiés et de demandes , et qui possède un potentiel de production capable de fournir les matières dont elle a besoin, n'est pas pauvre. Le fait qu'un peuple sain est monétairement pauvre indique que le système financier qui le régit a besoin d'une réforme radicale, et d'un réajustement urgent aux conditions modernes de la vie.

 

C

Les besoins (demande réelle) d'une communauté, en alimentation rationnelle, vêtements, abris salubres, éducation et loisirs normaux, ne sauraient être mués en demande effective qu'à la condition que cette communauté possède l'argent ou mieux les moyens d'échange, nécessaires pour que chaque individu puisse se procurer c'est-à-dire acheter, les marchandises et les services que la communauté produit et fournit.

 

D

Le Crédit réel d'une communauté n'est autre chose que la croyance ou la foi en sa capacité intrinsèque de produire les marchandises et les services dans la mesure et au moment où ils sont requis.

Le Crédit financier d'une communauté est la croyance en sa capacité de payer.

Les émissions de Crédit financier devraient en tout temps représenter une valeur correspondante de Crédit réel.

Afin de fournir aux entreprises utiles les capitaux qui leur sont nécessaires les crédits devraient être donnés :

a) aux travailleurs et employés sur la base de la valeur‑argent de leur capacité de produire des marchandises ou de fournir des services dans un temps donné;

b) aux employeurs sur la base de la va­leur‑argent de l'outillage, des machines et de l'organisation qu’ils possèdent.

Employeurs et employés auraient ainsi un intérêt commun dans l'industrie, et les revenus dérivés en seraient augmentés pour tous.

                                                                             _________________

 

FORMULE DU JUSTE PRIX


 

Prix au consommateur                                                      Coût financier de la consommation nationale totale

(c'est‑à‑dire Juste Prix)                                                  + Exportations

---------------------------------------                    =                 ---------------------------------------
Coût financier de production                                         Coût financier de la production nationale totale

                                                                                            + Importations

 

Le prix des marchandises aux consommateurs, ne devrait consister uniquement que dans le prix des matières et du temps utilisés à leur production.

Toutes les autres charges, ‑ tel que le prix de l'outillage nécessaire et les capitaux immobilises, ‑ devraient être payés par des crédits émis au fabricant, crédits à provenir d'un compte de Crédit national, étant donné que les capitaux immobilisés représentent de la richesse nationale.

 

Base Théorique

 

A - La capacité actuelle de production est gaspillée ou neutralisée par les restrictions imposées par le système financier. La production peut être facilement et rapidement accrue au niveau de n’importe quelle demande consécutive à l’élimination de ces restrictions artificielles.

B - La fonction de l'argent est de servir de MOYEN sans valeur intrinsèque dans la distribution des marchandises, des biens et des services.

C - La base du système monétaire doit être la capacité réelle et actuelle de production de la communauté, et non pas l'or, de telle sorte que la richesse financière de la communauté reflète exactement sa richesse réelle.

D - C'est à l'Etat qu'il appartient de créer et de répartir, et non pas d'emprunter, ‑ l'argent.

E - L’Etat doit avoir une politique monétaire qui stimule la consommation jusqu’à la complète satisfaction des besoins de l’individu.

C’est à l’Etat qu’il appartient de contrôler et de stimuler la production pour satisfaire une capacité accrue de consommation, jusqu’à la limite de la demande effective.

F - Le système monétaire de la communauté doit être administré scientifiquement par les représentants de la communauté et dans l'intérêt de toute la population composant la communauté ; et non pas par des banquiers privés et des financiers qui ne sont naturellement préoccupés que du succès de leurs opérations financières et bancaires à leur profit, c'est‑à‑dire au détriment de la communauté.

                                                                              ______________________

 

Propositions

 

1 - L’Etat donnera à la communauté un pouvoir d’achat additionnel.

 

Ainsi sera accrue la demande effective pour les produits de l’industrie, en proportion de l’accroissement du pouvoir d’achat distribué, à la condition que la méthode adoptée soit fondée sur des principes tels que les moyens d’achat et de paiement additionnels créés ne produisent pas d’inflation.

 

2 - L'un des deux procédés suivants est à adopter :

 

a) Ou bien l' Etat ordonnera un abaissement sensible du niveau des prix sans réduire la quantité des moyens d'achat et de paiement.

b) Ou bien, sans toucher au niveau des prix, l'Etat augmentera proportionnellement le revenu global  de la communauté.

          

                Dans l'un et l'autre cas le principe restera le même et la quantité de pouvoir d'achat nouveau sera identique.              

 

                Pour illustrer ce principe, la méthode a) est exposée ci‑après.

 

3 - La caractéristique vitale et essentielle de la Politique Monétaire nouvelle consiste en ce que les charges d'immobilisation des entreprises et du commerce autres que celles qui représentent une destruction de richesses dans les procédés de fabrication, seront liquidées par des moyens totalement distincts de la récupération par le truchement des prix.

 

Dans presque toutes les branches de 1'industrie, les « appréciations » de capital (nouvelles constructions, nouvelles usines, nouvelles machines) croissent à un rythme plus rapide .que les dépréciations » (c'est‑à,dire, la consommation d'énergie, les matières premières, la détérioration de l'outillage).

 

La différence, c'est‑à‑dire l'augmentation des ressources ou richesses immobilisées, doit être liquidée par un crédit public et non pas récupérée par les prix.

 

4 - Ces charges représentent, en bloc, la capacité de production ultérieure de l'industrie et peuvent, par conséquent, être considérées comme des valeurs additionnelles sur la base desquelles la communauté peut créer un équivalent en argent, libérant ainsi les consommateurs du fardeau de payer en prix pour plus que les valeurs actuellement consommées.

 

5 - L'argent ne sera créé par cette méthode que pour distribution sous forme d'une ristourne sur les prix lorsque les marchandises auront été vendues au consommateur (et non pas lorsqu'elles sont produites).

 

6 - La fraction qui constitue cette ristourne et qui est un crédit public, ne sera pas calculée d'après les coûts financiers de chaque organisation productive individuellement, mais d'après la produc­tion nationale en bloc, parce qu'il n'est pas désirable ni praticable de faire de telles discriminations ni d'avantager une industrie plutôt qu’une autre.

 

7 - Le Juste Prix fait au consommateur sera déterminé en soustrayant une certaine fraction du prix de vents de tout article quelconque. Cette fraction à déduire correspondra au rapport argent des valeurs créées et des valeurs détruites ou consommées durant la période comptable antérieure. L'estimation de ces chiffres proviendra des comptes de prix de revient, de production et de vents, obligatoirement fournis, dûment expertisés, au Bureau central de Statist,ique générale qui l'établira pour la période écoulée ('Touts erreur sera automatiquement rectifiée dans la période suivante.)

 

8 - Etant donné que les importations constituent un accro3ssèment. de la richesse nationale et que 1es exportations la réduisent les premières seront imputées dans le total de la production et les dernières dans le total de la destruction ou consommation.

 

9 - Si l'on préfère appliquer ces principes par la méthode b), paragraphe 2., les marchandises seront vendues à leur prix plein, mais l'acheteur recevra pour tout achat une Souche qui, comptabilisée à son nom, permettra d'établir en fin de période la ristourne ou escompte qu'il recevra automatiquement et sera portée à son crédit et dont il pourra user à sa convenance.

 

            En conséquence, la seule différence entre cette méthode b) et la méthode a) sera que l’acheteur recevra la ristourne au lieu du vendeur.
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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 16:16

Principes de Crédit Social

par C.‑H. DOUGLAS

_________________

 

Traduction W.G. SERRA

 

 

Le vaste système financier qui régit le monde n'est autre chose en somme, que le système industriel mondial, unité. et entité économique considérée sous un angle spécial, exactement comme le département technique d'une usine moderne peut être considéré comme étant cette usine elle-même, puisqu'il en est le cœur.

L'on ne saurait utilement discuter du système financier actuel si l'on ne reconnaît :           

a) Qu'un système industriel quel qu'il soit doit avoir un objet défini ;

b) Une fois cet objet bien arrêté, que ce n'est plus qu'une question purement technique d'y adapter telles méthodes de psychologie humaine aux faits physiques qui permettront d'atteindre cet objet plus facilement.

En ce qui concerne a), la politique générale du système économique mondial se ramène à une philosophie de la vie.

En fait, en ce qui concerne l'organisation économique du monde, l'on a le choix entre trois politiques :

1° La première est que cette organisation soit une fin en soi pour laquelle l'homme existe

2° La seconde est que, sans être une fin en soi, elle soit néanmoins le moyen le plus parfait de contraindre l'homme à faire ce qu'il ne désire pas toujours faire ; et c'est un système de Gouvernement. Ceci implique un idéal défini de ce que le monde devrait être ;

3° La troisième enfin, est que l'activité économique n'est tout simplement qu'une activité fonctionnelle de l'homme et de la femme dans le monde :                  

                – Que la fin de l'homme, bien qu'inconnue, est celle vers la­ quelle tend, par l'expansion libre de son individualité; le progrès le plus rapide réalisé chaque jour ;

                – Et que, par conséquent, le maximum d'efficacité d'une organisation économique n'est vraiment obtenue que lorsque celle­-ci permet la satisfaction la plus aisée et la plus rapide possible des besoins économiques, sans empiéter sur les autres activités fonc­tionnelles humaines.

L'on ne saurait trop se pénétrer de ces principes, parce que, tant que l'on ne les aura pas saisis clairement, il n'est pas possible d'avoir une opinion quelconque sur quelque proposition écono­mique que ce soit.

 

En ce qui concerne b), certains facteurs doivent être pris en sérieuse considération

1° L'argent n'a aucune réalité en soi. Cela peut être de l'or, de 1'argent, du cuivre, du papier, des coquillages ou des morceaux de tasse à thé. Ce qui en fait de l'argent n est purement une af­faire de psychologie, et conséquemment il n'y a aucune limite à la quantité d'argent qui peut exister, excepté une limite psycho­logique.

2° La production économique est simplement la conversion d'une chose en une autre ou transformation de la matière, et c'est en premier lieu une question d'énergie. Il semble très probable que l'énergie et la production ne sont uniquement limitées que par l'état et le degré de perfectionnement de nos sciences appli­quées.

3° Dans la crise mondiale actuelle, deux facteurs totalement distincts sont confondus. La soif de démocratisation de l'industrie tire au moins 90% de sa force du désir de démocratisation des produits de l'industrie, ce qui est une chose tout à fait différente. Cette confusion s'accroît du fait objectif que les chefs qui contrôlent d'industrie deviennent riches absolument en dehors de leur propre contrôle.

 

Je ne crois personnellement pas plus au contrôle démocratique de l'industrie que je ne crois au contrôle démocratique d’une équipe de cricket lorsqu'elle est en train de jouer, et je crois que l'idée que l'individu moyen demande une part dans le contrôle administratif de l'industrie est un mythe pur.

 

Le système financier mondial actuel est un gouvernement basé sur la théorie que les hommes doivent être contraints au travail, et cette théorie est mêlée dans une large mesure à cette autre plus générale que la fin même de l'homme est le travail.

Je voudrais que l'on se rende compte que ce n'est là qu'une simple constatation de faits, non une théorie.

Plus de 95% du pouvoir d'achat actuellement dépensé dans la consommation est constitué pair les salaires et les gages. L'on constatera, par conséquent, qu'il y a deux points de vue desquels l'on peut examiner son mécanisme.

Le premier, qui le considère comme une méthode pour arriver à la fin politique du travail universel ;

Le second, qui le considère comme un moyen d'arriver à une fin politique d'autre sorte, par exemple, la troisième politique exprimée plus haut.

 

Considéré comme un moyen de contraindre les populations au travail (un but qui est. commun à la fois à la politique des partis capitalistes et du parti socialiste), le système financier existant, en tant que système est à peu prés parfait.

Son système bancaire, ses méthodes de taxation et de. comptabilité contrecarrent tout développement des sciences appliqués de l'organisation générale et de la mécanisation, de telle sorte que l'individu, au lieu de pouvoir profiter de ces progrès seul, forme  d’une civilisation plus haute et dune plus grande liberté, est tout simplement appelé à travailler davantage. Tout autre facteur est ultimement sacrifié à cette fin de procurer plus de travail à l'homme et en ce moment, le monde en général, et l'Europe en particulier; sont indubitablement attelés à une politique de production intensive pour l'exportation, qui doit inévitablement aboutir à un cataclysme mondial, auquel par surcroît le mène le problème toujours plus angoissant du chômage.

Blâmer le système actuel parce qu'il ne procure pas de travail est absolument injuste. Abandonné à lui-même, il continuera de procurer du travail avec tout nouveau progrès scientifique, même au prix d'une guerre universelle, dans laquelle non seulement toute production possible serait détruite, mais après laquelle ce qui resterait de la population du globe en serait très probablement réduit à la maigre production du Moyen‑Age.

Considéré comme un mécanisme de distribution des marchandises, le système financier actuel est radicalement défectueux. Tout d'abord, il ne procure pas assez de pouvoir d'achat pour acheter toutes les marchandises qui sont produites.

Je ne désire pas entrer ici dans l'analyse des raisons pour lesquelles il en est ainsi, parce que c'est toujours une question de chaude controverse. Je n'hésite toutefois pas à affirmer que non seulement il en est ainsi, mais bien mieux, que le fait qu'il en est ainsi est le fait capital, central, du système économique actuel. Et tant que l'on ne l'aura pas réglé, aucune réforme quelle qu'elle soit ne sera d'une utilité quelconque.

Le second fait d'égale importance est qu'un nombre considérablement moindre que celui actuellement employé d'individus, travaillant avec les outillages et les procédés perfectionnés d'aujourd'hui, peut produire tout ce dont la population totale du globe a besoin, et peut, en fait, consommer. Et cette situation est en progrès continuel, c'est‑à‑dire que chaque année, un nombre moindre d'individus est utilisé à la production économique.

En résumé, les principes qui doivent dominer toute réforme du système financier pour éviter une catastrophe et ré‑orienter la politique économique mondiale dans la voie de la troisième politique exposée au début de ces lignes, sont au. nombre de trois :

1 - Que les crédits de caisse (c'est‑à‑dire l'argent qui existe dans la poche) de la population de n'importe quel pays, doivent à tout moment être collectivement égaux aux prix collectifs des marchandises consommables offertes à la vente dans le pays, et ces crédits de caisse seront annulés par l'achat des marchandises consommables.

2 - Que les crédits nécessaires pour financer la production doivent provenir, non de l'épargne, mais de nouveaux crédits se rapportant à une nouvelle production.

3 - Que la distribution des crédits de caisse aux individus dépendra de moins en moins du fait de leur emploi dans l'industrie. C'est‑à‑dire qu'un  Dividende Social remplacera progressivement le gage et le salaire.

Je veux conclure par quelques remarques sur ce que serait la situation des banques dans le nouvel ordre de choses. .

L'on commence à comprendre que les banques détiennent entre leurs mains tout le càntr8le de l'émission de tout pouvoir d'achat. L'on reproche généralement aux banques de distribuer de gros dividendes. Mais, dans mon opinion, la seule chose qui ne soit pas critiquable en ce qui concerne les banques, c'est précisément leurs dividendes.

Parce que ce dividende va aux actionnaires ; c'est du pouvoir d'achat. Mais leurs énormes bénéfices cachés, dont une faible portion seulement va à la construction de fastueuses installations toujours plus nombreuses, ne fournit de pouvoir d'achat à personne, et ne sert qu'à agrandir les banques en tant que banques seulement.

Le seul point essentiel dans la situation des banques qui soft très difficile à expliquer et que , si peu de gens .comprennent, est que leur véritable actif n'est pas représenté par quoi que ce soit d'actuel, de réellement palpable, mais par la différence qu'il y a et que l'on conçoit entre une société vivant sous un régime de crédit centralisé et restreint, et une société libre qui n’est pas embarrassée par les restrictions financières. Pour exprimer cette généralisation quelque peu vague sous une forme concrète, l'actif véritable des banques consiste collectivement dans la différence entre le montant total de monnaie légale qui existe, et le montant total de monnaie ou crédit bancaire qui, non seulement existe, mais peut exister, mais qui n’est pas mis en circulation par la décision préméditée et concertée de l'exécutif des banques.


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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 16:12

Propositions de Crédit Social

du Major C.H. Douglas

             ___________________

 

Le but de ces propositions est de METTRE ENTRE LES MAINS DES CONSOMMATEURS la RICHESISE FINANCIERE ou POUVOIR D'ACHAT QUI REPRESENTE LEUR CREDIT REEL.

Pour arriver à ce résultat, il est essentiel :

a) que tout crédit financier soit proclamé PROPRIETE PUBLIQUE, comme il l’est bien en effet, et que l’ETAT en soit l’Administrateur ;

b) que les banques agissent désormais comme AGENTS du Gouvernement (ou mieux de l’ETAT) pour l’administration de ces crédits, et pour tenir la comptabilité nationale, travail pour lequel elles seront payées ;

c) que la communauté soit mise à même d'utiliser les marchandises et les services jusqu'à la limite de sa capacité de production (satisfaisant sa capacité de consommation), c'est‑à‑dire que le pouvoir d'achat en mains des consommateurs soit collectivement égal au prix collectif des marchandises offertes à la vente et des services, à tout moment donné.

Ceci peut être réalisé sans aucune difficulté technique quelconque par l'APPLICATION DE LA FORMULE REGULATRICE DES PRIX de Douglas.

Voyons en quoi elle consiste.

Le déséquilibre croissant entre le pouvoir d'achat existant aujourd'hui entre les mains des consommateurs et les prix collec­tifs des produits de l'industrie, provient de fautes faciles à mon­trer de la politique financière. Et qui plus est, ces fautes consti­tuent la cause primordiale des accidents économiques chroniques auxquels l'industrie est sujette (c'est‑à‑dire, les crises).

Trois facteurs contribuent essentiellement à la réduction du pouvoir d'achat de la collectivité :

                1° L'épargne réalisée sur les gages, salaires et dividendes ;

                2° L'incorporation dans les prix de frais dont l'équivalent en argent n’est jamais distribué aux consommateurs ;

                3° L'annulation par les banques de prêts ou de découverts (crédits) AVANT que les marchandises produites au moyen de ces crédits ne soient consommées.

En ce qui concerne 2°, la portion des crédits financiers dis­tribués par l'industrie sous forme de gages, de salaires ou de dividendes, est la mesure vraie de la puissance d'achat de la communauté. Cette proposition tombe sous le sens.. Or, ‑ à supposer qu'aucun gage, salaire ou dividende ne soit épargné, ‑ il n'y a jamais assez de pouvoir d’achat distribué pour acheter les mar­chandises produites ou payer Ies services rendus.

En effet : Tous les paiements industriels peuvent être divisés en deux groupes:

Groupe A : Tous les paiements faits à des individus (gages, salaires, dividendes).

Groupe B : Tous Ies paiements faits à d'autres organisations, (matières premières, remboursements de prêts bancaires et autres frais non personnels).

Le taux de flux de pouvoir d'achat aux individus est représenté par A ; mais étant donné, axiome de politique financière, que tous les paiements exécutés doivent être récupérés dans les prix, le taux du flux des prix ne saurait être inférieur à la somme (A+B). Comme A n'achètera jamais (A+B), une proportion de produits au moins égale à B DOIT ETRE DISTRIBUEE SOUS UNE FORME DE POUVOIR D'ACHAT QUI NEST PAS COMPRISE DANS LA DESCRIPTION GROUPEE SOUS A.

Sans entrer dans le détail de la démonstration de cette proposition, que l'on sent intuitivement vraie d'ailleurs, il suffit d'indiquer à ceux qui objecteraient que B est aussi du pouvoir d'achat actuel, que les paiements du groupe B ne sont que des remboursements, abstraits du publics, de pouvoir d'achat distribué au cours d'un cycle de production antérieure qui n’est pas encore offerte à la vente, ou de pouvoir d'achat distribué (et disparu dans la consommation) au cours d'un cycle de production antérieur à celui pour lesquels les paiements A, pouvoir d'achat actuel, sont distribués. Il suffit, pour concrétiser, de remarquer que  «  le moulin ne moudra jamais avec l'eau qui a déjà passé  » .

Cette proposition, qui est vraie pour chaque industrie individuellement, est également vraie pour toutes les industries collectivement.

Or, directement ou indirectement, tout le pouvoir d'achat existant dans la communauté est distribué par l'industrie.

En ce qui concerne 1°, quel est le résultat des économies hebdomadaires réalisées sur les gages, salaires ou dividendes; c'est‑à-dire de l'épargne ? Ces économies s'ajoutent manifestement à !'agrégat des frais qui attendent récupération. L'effet certain est donc un empilement progressif de frais non recouvrés, physiquement représentés par des marchandises attendant acheteur.

Le producteur découvre qu'il lui faut un temps de plus en plus long pour rentrer dans ses fonds immobilisés. La banque, elle, qui a émis le crédit nécessaire pour cette production, n'attend pas. Le seul recours du producteur est alors de réduire sa production, tandis qu'une partie de ses stocks « superflus » est liquidée (de gré ou de force), ce qui, automatiquement, réduit le flux des salaires et des dividendes aux consommateurs possibles, réduisant à son tour leur pouvoir d'achat. Faillites, banqueroutes, réductions de capital, ventes judiciaires, ou en solde au‑dessous même du prix de revient, constituent quelques-uns des palliatifs qui aident à prévenir un arrêt total de la production. Ces palliatifs sont VOULUS par les banques, mais la faute en est toujours rejetée sur les producteurs, ou même, sur les consommateurs (telle est l'origine de l'argumentation d'aujourd'hui : « l'on a trop produit » ; « le peuple a vécu au‑dessus de ses moyens » ; « l'argent se cache » ; et autres tartuferies du même genre). La vérité, c'est que les banques sont uniquement intéressées à récupérer les crédits émis par elles; dans le temps arbitrairement fixé par elles sans égard pour la question de savoir si lés bénéficiaires sont, ou non, en état de rembourser, ce qui est uniquement fonction de leurs ventes; c'est‑à‑dire, en fin de compte, du pouvoir d'achat des consommateurs, qui, lui-même, ne dépend que de la politique bancaire, facteur 3° énuméré ci‑dessus. Non point que ces crédits, opérations fictives ou fictions comptables, leur appartiennent, comme pourtant elles l'affirment ; mais simplement parce que dans l'opération de remboursement de ces crédits se trouve inclus leur bénéfice qui, lui, est seul réel et leur permet, par la continuité et une constance implacable dans l'application du procédé, d'accaparer progressivement le contrôle de tout le système économique, but ultime de la Finance. .

La science a résolu le problème de la production ; les progrès de l'industrie permettent d'utiliser une main‑d'oeuvre de jour en jour moins importante pour une production sans cesse croissante. Les propositions de Crédit Social résoudront le problème de la distribution, de la consommation. Production et consommation ne sont manifestement que deux aspects d’une seule et même chose, et le seul but de la production n'est évidemment que la con­sommation.

 

Juste Prix

 

Le Major Douglas a montré que le coût réel de la production de n'importe quoi est uniquement composé de l'énergie et de la matière employées au cours du procédé. Les biens consommables doivent être vendus à leur JUSTE PRIX, qui est évidemment telle proportion de leur coût financier qui représente l'énergie et la matière employées dans le procédé.

La différence. entre le Juste Prix et le coût financier ou comptable de la production, et qui représente la dépréciation du capital, doit être liquidée par une émission de crédit gratuite soit au détaillant, soit au consommateur, ce crédit étant débité en regard de l'actif accumulé de la communauté.

En effet, 1'actif‑capital n'est pas distribué à la communauté mais c'est une propriété commune, et sa dépréciation sous toutes ses formes devrait en être payée en débitant un compte de Crédit National qui serait crédité de toute « appréciation » de l'actif de la nation.

La justification de cette proposition gît dans l'observation de deux faits également négligés et perdus de vue, mais également essentiels ; et si l'on veut remettre de l'ordre dans la société, il faut inévitablement commencer par remettre de l'ordre dans les idées et les principes :

1° Or, il est absolument nécessaire de dissocier la notion de la création des richesses réelles, aujourd'hui réalisée par les machines, d'avec la notion de la création des « valeurs » qui les représentent, c'est‑à‑dire de l'argent.

2° La contribution de ceux qui possèdent aujourd'hui les moyens de production, à la création de ces moyens, n'a pas plus de valeur intrinsèque que la contribution de l'homme des cavernes, et la machine est évidemment une création commune, fruit de la collaboration de tous les hommes et de tous les âges. La propriété de la matière de la machine doit être, de toute nécessité, distincte de la propriété de la « valeur » de la machine, estimation conventionnelle et purement comptable qui ne se justifie qu'en raison de l'existence de la collectivité. La valeur de la propriété ou son expression comptable, distincte de la matérialité de la propriété elle-même, est donc un bien commun.

Il est essentiel de se souvenir que le consommateur DEVRAIT collectivement posséder les moyens de disposer complètement à la fois : 1° de la production actuellement complétée ; 2° du solde de la production en cours de fabrication ; 3° du solde de la production potentielle représentée par l'outillage inutilisé, la main d’œuvre et les matières premières disponibles. Il est donc facile de voir que, dans les conditions existantes, les prix devraient varier en raison inverse du taux de production. La difficulté en ceci serait que les producteurs perdraient de l'argent, et pour éviter qu'ils en perdent, comme aussi pour stimuler la production, une modification d'autre sorte est indispensable: la distribution d'un dividende social, l'indemnisation des détaillants s'ils vendent au Juste Prix, ou, comme alternative, une ristourne aux consommateurs qui ne peuvent manifestement payer que le Juste Prix.

Si l'on réfléchit aux réalités physiques de la production, l'on peut voir facilement que le véritable coût d'un programme donné de production est constitué par la consommation de la production au cours d’une période de temps équivalente à la durée d'exécution du programme ; en d'autres termes, le véritable coût d'un programme de production est, non pas la valeur‑argent du coût, mais considérablement moins que ce coût‑argent ; et il est évident que les fruits de ce programme de production ne peuvent être vendus au public acheteur, qu'à la condition qu'ils soient vendus à leur coût véritable de production.

Une expression mathématique de cette proposition est facile à donner :

Si P correspond à la production ; si C correspond à la consommation (au tours d’une période donnée de temps [t2 ‑ tl]) ;

Si M est l'argent distribué pour un programme donné, le véritable coût de ce programme n’est pas M, mais bien :

   

c'est‑à‑dire :

         Taux de consommation moyenne pour la période donnée.

M x ---------------------------------------------------------------------------------

         Taux de production moyenne pour la période donnée.

 

Cette différence entre le coût financier et le Juste Prix, liquidée par une émission de crédit gratuit, peut être appelée le CREDIT DE CONSOMMATION indispensable pour assurer la distribution rationnelle de la production aux consommateurs.

Ce flux supplémentaire de crédit de consommation, ou de pouvoir d'achat, ne doit, en aucune façon, être comptabilisé dans

les prix de revient de l'industrie, mais doit être « court‑circuité », en ce sens qu'il ne saurait être distribué aux consommateurs par les voies par lesquelles les revenus, leur pouvoir d'achat, leur parviennent aujourd'hui, c'est‑à‑dire par le truchement des salaires,  gages ou dividendes provenant de l'industrie.

 

Dividende  Social ‑ Bonus Social

 

Ce crédit de consommation serait émis par l'Etat:

a) sous forme d'un Dividende Social National à chaque consommateur, citoyen de l’Etat ;

b) et sous forme de ristourne ou Bonus Social sur les prix payés par chaque consommateur.

 

Par exemple : s'il était prouvé, par les statistiques officielles; que le volume total de la production au cours d’une période donnée est le double de la consommation totale courante pendant la même période, les prix seraient, par décision gouvernementale édictée comme l’est aujourd'hui le taux d'escompte des banques, réduit de 50 % afin de permettre que la totalité de la production puisse être achetée et consommée. Une telle réduction des prix équivaudrait à doubler le pouvoir d'achat de chaque consommateur.

 

Souches

 

En ce qui concerne b), cela peut être réalisé de l'une des deux leçons suivantes:

A) Ou bien le détaillants, en sa qualité de dernier distributeur des marchandises vendues à 50 % du prix, conserverait les souches de toutes ses ventes et enverrait ces souches à une Chambre de Compensation des Banques, laquelle rembourserait ledit détaillant du montant des ristournes faites, d'après la mercuriale, aux consommateurs ses clients ;

B) Ou bien, deuxième alternative, le consommateur paierait le prix plein au détaillant et recevrait en même temps que les  marchandises qu'il achète une souche qu'il remettrait à sa propre banque. Périodiquement, par exemple, tous les trois mois, au moment où le coefficient de. la mercuriale serait publié par le Gouvernement, le consommateur serait crédité à son propre compte en banque du montant qui lui serait dû comme ristourne sur les achats faits par lui pendant le trimestre écoulé.

En ce qui concerne a), le Dividende Social serait, par exemple au début, 1 % du capital‑actif de la communauté (Nation), et serait réparti mensuellement ou trimestriellement et également entre tous les citoyens. La Somme totale de ce dividende serait débitée au compte du Crédit National au même titre qu'une dépréciation et entrerait en line de compte dans l'établissement de la formule régulatrice des prix affectant. le bonus ou ristourne b).

 

Aucune Inflation Possible

 

L'expansion de Crédit National précèderait l'expansion monétaire, l'argent nouveau étant basé sur la richesse déjà créée, et le crédit étant émis conditionnellement et proportionnellement à une réduction des prix ; en d'autres termes, les crédits de consommation ne seraient émis . qu'après que les marchandises seraient en rayon on au comptoir, en fait après qu'elles seraient vendues. Ceci est important, car si l'argent est émis définitivement en contrepartie de marchandises existantes, l'objection d'inflation ne tient pas debout.

Les propositions de Crédit Social ne sauraient tendre à aucune inflation.

Elles constituent un réajustement logique du système du crédit et une réglementation scientifique des prix, en vue d'augmenter la consommation nationale et de permettre  tous Ies membres de la communauté d'avoir leur part légitime de la richesse nationale totale, réelle, création commune.

Chaque consommateur aurait ainsi un pouvoir d'achat adéquat

Il serait assuré, au moins, de pouvoir vivre ; en d'autres termes sa sécurité économique serait réalisée, de sa naissance jusqu'à sa mort, ce qui est incontestablement la meilleure forme d'assurance sociale ou de secours mutuel qui soit.

Une augmentation de la consommation nationale mettrait en mouvement les rouages de la production et abolirai' pour toujours les maux de la misère et du chômage:

Ces propositions de Crédit Social sont purement économiques ; elles ne sont pas politiques.

Elles n'envisagent aucune expropriation quelconque ni aucune « bureaucratie additionnelle en dehors du département purement statistique nécessaire pour établir les données suivant lesquelles l'émission et l'annulation de l'argent, des crédits, seraient réglées automatiquement.

Elles offrent en outre une base de coopération sincère entre tous les hommes de réelle bonne volonté.

Elles ont une portée sociale immense et permettent à l'humanité de progresser sans cesse et de développer sans cesse son bien-être matériel et moral sur ce monde.

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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 16:08

Le Crédit Social

(W.G. SERRA. 1933)

 

ARGENT ET CREDIT

 

L'argent est tout ce qui a pouvoir d'acheter ; toute demande effective pour des marchandises, biens ou services ; ou encore tout ce qui possède un pouvoir d'achat est de l'argent. «  C'est tout moyen, ‑ peu imports la matière dont il est fait, peu imports la raison pour laquelle le public le désire, ‑ qui a acquis ou qui possède un degré d'acceptabilité tel que nul ne le refusera en échange de ses marchandises ou de ses services ».

Il consiste dans toutes les promesses de payer, les chèques, les lettres de change, les billets de banque en circulation, les pièces de monnaie.

Il n'est pas nécessaire que ce moyen soit de l'or, non plus qu'aucun autre métal ou matière. Il n'est pas nécessaire qu'il ait une correspondance quelconque à une quantité d'or déterminée. Cette correspondance, ‑ du reste très variable, ‑ est une des superstitions gothiques encore trop répandues et entretenues par une presse ou ignorante, ou intéressée ; une superstition qui ne profite qu'à ceux qui, seuls, ont un intérêt primordial au maintien de ce dogme fossile, à tous ceux qui font commerce d'argent, et dont la seule préoccupation est évidemment de maintenir la rareté de l'objet de leur commerce.

L'argent est le seul moyen aujourd'hui existant par lequel s'effectuent tous les échanges. L'argent ne provient pas de la production, ni de la vente des marchandises ; il est produit par :

1° L'extraction de l'or, de l'argent, du cuivre, du nickel…, et leur monnayage ou frappe subséquente, Ceci représentait en 1927‑1928, de 0,3 à 0,5% de « l'argent » en circulation ;

2° L'impression de papier‑monnaie, représentant environ 10 % de l'argent en circulation ;

3° La création de crédits de banque, représentant environ 90 % de l'argent en circulation.               

Les pièces monnayées et les billets constituent, si l'on peut dire; l'argent de poche ou la « petite caisse » de la société; tandis que les 90% de l’argent en circulation sont CREES par les banques par de simples entrées dans leurs livres.

Les seuls frais occasionnés aux banques par la création des crédits sont des frais de comptabilité ordinaire ; de telle sorte que l'on peut dire que le crédit, c’est‑à‑dire (termes interchangeables) l'argent, NE COUTE PRATIQUEMENT RIEN A CREER.                            

L'Hon. Reginald Mac Kenna ancien Chancelier de l'Echi­quier et ancien président de la Midland Bank, autorité qui ne saurait être discutée en matière de banque, disait, dans un dis­cours à ses actionnaires en 1924:          

« Je crains que le citoyen ordinaire n'aime pas entendre dire que les banques CREENT et DETRUISENT l'argent. La quan­tité d'argent existant varie uniquement selon l'action des banques qui diminuent ou accroissent les dépôts. Nous savons comment cela se pratique : tout prêt ou découvert bancaire crée un dépôt ; et tout remboursement d'un prêt ou d'un découvert détruit un dépôt ».

Ces paroles ont été confirmées depuis, par les principaux ban­quiers et économistes, y compris M. J.‑M. Keynes. L'argent n'est pas « une commodité », et le considérer comme tel est preuve d'une fausse conception radicale de sa nature. C'est essentiellement un système de « tickets », une demande pour des marchandises, des biens ou des services, et sa fonction est de favoriser une production ordonnée et la distribution de ces biens et de ces services.

                Reproduisons encore pour éclairer ce sujet capital, les termes employés par quelques autorités incontestées dans les questions d'économie politique et de banque:

 

M. H.‑D. Mac Leod dit : (Theory and Practice of Banking) :

« La caractéristique essentielle et distinctive d'une banque et d'un banquier est de créer et d'émettre du crédit payable à vue ; et ce crédit est destiné à être mis en circulation et à remplacer l'argent dans toutes ses destinations. Une banque, par conséquent, n’est pas un office de prêts ou d'emprunts d'argent : c'est proprement une fabrique de crédits.

                « Dans le langage de la banque, un dépôt et une émission de crédit sont une seule et même chose.

« L'on croit communément que les bénéfices d'un banquier consistent dans la différence de l'intérêt qu'il paie pour l'argent qu'il emprunte et l'intérêt qu'il touche pour l'argent qu'il prête. La réalité est que les bénéfices d'un banquier consistent exclusi­vement en bénéfices qu'il peut faire en créant et en émettant du crédit en excès du numéraire qu'il tient en réserve.

                « Une banque qui n'émettrait du crédit qu'en échange d'ar­gent, n'a jamais fait et ne fera jamais aucun bénéfice. Elle ne commence à faire un bénéfice que lorsqu'elle crée et émet du crédit en échange de dettes payables à une date future ».

Et R.‑G. Hawtrey, qui fait autorité, dit d’une façon lapidaire en parlant du crédit : « Le banquier crée les moyens de paiement du néant  » 

                Mais, tout crédit de banque est une dette envers le système bancaire, et doit être inclus dans les prix des marchandises et des services et récupéré ensuite des consommateurs par le truchement des prix des marchandises.

Tout prêt bancaire ou découvert (gagé ou non) est une création d'argent ou de pouvoir d'achat, et augmente la quantité d'ar­gent en circulation. Réciproquement, tout remboursement d'un prêt ou d'un dé­couvert est. une destruction de pouvoir d'achat et une réduction de l'argent en circulation.

La seule chose qui limite la création de crédit par les banques est leur obligation de payer (théoriquement) le montant en monnaie légale. Faisant commerce sous la présomption que le public fera usage de papier (chèques, lettres de change, etc.), dans la ma­jorité des transactions sans exiger l'échange en monnaie légale, les banques ont ainsi construit une pyramide inversée de crédit sur la base instable d’une petite quantité de monnaie légale.

Et M. J.‑M. Keynes dit à bon droit :

«  Dans un système bancaire fermé, il n'y a aucune limite à la quantité d'argent bancaire, c'est-à-dire de crédits que les banques peuvent créer en toute sécurité, pour autant qu'elles soient toutes d’accord et marchent en cadence ».

Le crédit est fondé sur la crédulité, la bonne foi, la confiance. Sa limite, ajoutons-le, est purement affaire de psychologie.

Le crédit est de deux sortes : le crédit réel et le crédit financier.

Le crédit réel, que ce soit celui d'un individu ou d'une communauté d'individus, est la capacité de cet individu ou de cette communauté de produire des marchandises ou de fournir ses services.

Le crédit financier est l'instrument qui met le crédit réel en mouvement et le convertit en marchandises et services actuels. Il devrait, à tout moment, représenter le crédit réel. Il n'en est, aujourd'hui, qu'un pâle reflet. C'est le sang de la société, c'est l’air nécessaire à la vie du commerce moderne, comme l'a dit Daniel Webster, l'éminent juriste et homme d'Etat américain. Puisqu'il remplit une fonction si importante, il devrait être conséquemment sous le contrôle de la société, tandis qu'aujourd'hui il est entre les mains de quelques particuliers et sous leur contrôle exclusif. Ce qui est un comble, c'est que l'Etat ait abdiqué tout contrôle entre les mains de ces particuliers, et qu'il s'adresse à eux pour obtenir un crédit qui n'appartient qu'à lui !

Observons en outre que les banques ne prêtent JAMAIS leur capital souscrit ou leurs dépôts ;  ce qu'elles prêtent, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, c'est le droit de l'emprunteur de tirer sur les consommateurs une traite qui sera honorée par eux, et d'en utiliser les ressources en main-d’œuvre et en matières.

               Il est absolument impossible de nier la vérité de cette affirmation qui synthétise les opérations de crédit bancaire.

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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 16:06

 

 

Le Problème de Notre Temps

  W.G. SERRA (1933)

 

Où que nous tournions nos regards que voyons‑nous ? D'une part, une soi‑disant surproduction, et pourtant des quantités d’industries arretées et d'usines fermées, un chômage qui, dans cer­tains pays fortement industrialisés, atteint des proportions fa­buleuses et semble sans remède ; et d'autre part, une gêne ou une misère universelle, un dénuement tragique dans d'innombrables foyers, une insécurité économiqne qui, par une sorte d'osmose, pénètre dans l'ordre politique intérieur et exterieur, engendre des haines terribles et dresse les nations‑les unes contre les autres. En d'autres termes : une offre surabondante et une demande prodigieuse qui ne peut être satisfaite. Pourquoi ?

               C’est que le problème de notre temps, le centre des difficultés dont souffre le monde contemporain, n’est pas autre chose qu'un problème de distribution.

                Un enfant dirait qu'il n'y a vraiment pas là matière à diffi­culté, et que si l'on.veut que la production soit consommée il faut de toute évidence que les moyens d'échange à fin de consommation soient adéquats.

                Le système économique moderne présente trois aspects : la production, c'est‑à‑dire toutes les branches de l'industrie ; la consommation, c'est‑à‑dire tous les consommateurs, les producteurs  inclus ; enfin le système financier, dont la fonction est de faciliter la production et la distribution des biens produits et des services offerts à fin de  consommation.

                 II est clair que si la machine économique est enrayée, la faute n’est ni à la production qui est en mesure de satisfaire à tous les­ besoins existants de la communauté mondiale ; ni à la consommation qui est dans l'impossibilitè de satisfaire ces besoins ; mais bien au système financier qui,.imbu de dogmes grotesques et d'un fétichisme absurde, retombé dans l'idolâtrie du veau d'or, opérant selon des formules empiriques désuètes n’est plus à  hauteur des progrès que l’humanité a réalisés avec une rapidité déconcertante depuis un siècle, ne remplit plus sa fonction et conduit au chaos et au néant les peuples encore inconscients, mais inquiets du destin qui les attend.

                  L'humanité depuis cent cinquante ans semble s'être épuisée à inventer ; elle n'a pas fait halte une seconde pour analyser les données réelles et mathématiques du problème nouveau que ses inventions ont compliqué d'inconnues redoutables.            

                  Seules, quelques théories sociales sont nées, thérapeutique empirique de ce que l'on peut appaler les accidents de grossesse d’une civilisation en gestation d'un monde nouveau : aujourd'hui que cette grossesse tend vers son terme, l'humanité perd la tête ; les rebouteux qui la soignaient jusqu'ici s'avouent impuissants à l'aider au tours d'un enfantement difficile.

                  C'est que l'objet réel du système économique est manifestement perdu de vue : pour quelques-uns, c'est de produire de l'argent et l'argent, - ou l’or -, est devenu la fin en soi, non seulement de toute production, mais encore de toute existence; mais s'evanouit comme un mirage ; pour d'autres, c'est, de fournir à chacuri du travail ; et l'on sait que ce but s'éloigne de plus en plus ; pour d'autres encore, c'est de. récompenser l'effort industrieux et de punir la paresse.

                  Mais il faut se rendre compte que nul ne désire essentiellement du travail, et le « moindre effort » reste toujours la loi de ce monde ; en. fait, c'est cette loi-même qui a conduit l'homme à inventer la machine destinée à alléger son labeur, et ce que l'homme veut essentiellement, ce sont les choses nécessaires à l'existense; les biens consommables, les services utiles, et la possibilité d'exercer son activité selon son choix. Et par ailleurs, s'il est besoin de punir la paresse et de récompenser le travail, fallait-il mobiliser tout le système économique à cette fin ?

                  Non. L’objet réel du système économique est uniquement de produire tous les biens consommables et de fournir tous les services nécessaires avec le minimum d’efforts possible, pour quiconque les requiert, c’est-à-dire pour tous. Tel est l’objet du système économique.

                 Et il est manifeste que si le monde veut sortir de l’impasse où il se trouve aujourd’hui, s’il veut vivre et progresser au lieu de périr, tout obstacle qui empêche de quelque façon que ce soit, dans quelque direction que ce soit, la réalisation de cet objet, doit disparaître ou être modifié.

 

 

 

 

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